Les HôSTiLités, mes frères et ma vie.

*Il longeait le chemin, l’air penaud, réfléchissant à ces actions passées, ainsi qu’à celles qui allaient venir.

Il n’était pas le genre de personne à agir pour le plaisir, il lui fallait une motivation, un but à atteindre. Quels étaient-ils ? S’agissait-il de ces personnes qu’il chérissait, et qui l’ont rejeté du jour au lendemain ? Peut-être était-ce simplement l’appât du gain, partir de rien, bâtir un empire, en vouloir plus, toujours plus ? Ou encore voulait-il simplement leur faire payer leur méprise à son égard ? Tout cela à la fois ? Possible aussi.*


J’étais de ce type d’individus qui se cherchait, qui voulait savoir où aller, perdu dans un monde sûrement trop vaste pour moi. La Symphonie Mortuaire n’avait su me révéler à moi-même, le groupe s’est scindé, d’un côté ceux voyant leurs talents au service du Roy, de l’autre ceux qui, délaissés jusqu’ici, ont décidé d’agir de leur propre chef : les HôSTiLes sont nés, le charme a opéré.

Fini les moments de gentillesse où l’autre passait toujours avant, fini les instants de rigolade avec ceux qui furent auparavant mes « alliés », il était temps de penser à moi. Egoïste dites-vous ? Certes, je l’assume, et n’ai aucun souci avec cela, on l’a été bien trop longtemps avec moi, avec nous. D’emblée, nous avons attaqué les terres de Mérulik, une petite mise en bouche pour se mettre dans l’ambiance, qui s’est révélée plus que concluante, et qui a dépassé de très loin toutes nos espérances.


*Il regarde derrière lui, le paysage est là, quatre forteresses aux quatre points cardinaux, une bâtisse au centre de tout cela. Un paysage qu’il connaît sur le bout des doigts, qu’il a maintenant quitté avec sa seconde famille pour viser plus haut, toujours plus haut.*


Un ami m’avait dit, dans un temps lointain, que la cohésion et la coordination valait plus que le nombre ou même la force ; car la seule force réellement existante, c’est celle qui nous unit les uns aux autres. J’ai mis très peu de temps pour voir à quel point cette phrase était vraie. L’union fait la force, et si nous nous sommes exilés du reste des serviteurs du Roy, nous sommes on ne peut plus unis au sein de notre confrérie, c’est là que réside nôtre véritable pouvoir.

Ce pouvoir, il était sûrement présent ailleurs, mais certainement envié aussi : « Fais tes preuves », « Quittez un peu votre bac à sable », « Venez jouer chez les Grands, on vous attend », « Vous ne valez rien ». Tant de phrases que j’avais lues, entendues, et qui se répétaient inlassablement au fond de moi. Qui êtes-vous pour me juger ? Que savez-vous réellement de moi ? Que savez-vous réellement de nous ? A vrai dire, il semblerait que je n’attends plus aucune réponse à cette question, ni moi, ni mes frères.

Palabrez autant que vous le souhaitez, nous savons ce qui est vrai, nous savons ce que nous avons fait, et nous savons ce que nous allons faire. Tergiversez mes amis, tergiversez, mais faîtes-le sans nous désormais. Assez des vaines tentatives de réconciliations qui n’aboutissent jamais, soyez les bons serviteurs de vôtre Roy, vous nous avez rejeté pour lui, sombrez donc avec lui, sombrez dans le néant, le chaos et la désolation qui vous attendent.


*Il voyait enfin le bout du chemin, duquel une petite demeure en ruines trônait fièrement. Il y entra, saisit un verre qu’il leva, jeta des sacs remplis de piécettes d’or, et prit la parole : « Mes frères, serviteurs d’Ankavos, l’heure est venue : Que les HôSTiLités commencent ! »*